Fin septembre, une vidéo postée par l’adolescent de quinze ans le montrant, short baissé, en train de s’essuyer le derrière avec un t-shirt à l’effigie du président de transition, était devenue virale sur les réseaux sociaux.
L’élève de troisième avait rapidement été interpellé et placé en garde à vue, selon les faits relatés par son grand-père, préfet de la région d’Etimboue. Ce dernier avait supplié le président d’accorder son pardon dans un message filmé par des médias locaux. Des images de l’adolescent tondu, implorant la clémence à genou et en larmes ont aussi été diffusés dans de nombreux médias locaux.
L’adolescent « n’a pas trouvé grâce auprès du magistrat, qui l’a placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Port-Gentil » annonce jeudi le journal L’Union. « Le jour de son jugement devant la Cour, il répondra donc du crime d’outrage au président de la République » poursuit le journal en rappelant que le mineur risque « un emprisonnement de cinq ans au plus » et « une amende d’un montant de 5 millions de FCFA au plus » (environ 7.645 euros).
Le jeune n’est pas le premier à se retrouver tondu en garde à vue: fin août, le pouvoir de transition issu du putsch militaire qui a conduit à la chute de la dynastie Bongo en août 2023, avait abondamment relayé des images d’un groupe de jeunes arrêtés puis rasés après avoir « semé la peur » à Port Gentil, la capitale économique du Gabon.
Avant eux, sept syndicalistes de la compagnie d’eau et d’électricité SEEG qui avaient appelé à la grève pour contester la suppression de leur 13eme mois ont été arrêtés, interrogés pendant trois jours par les renseignements puis relâchés le crâne tondu.
AFP