L’assemblée générale hebdomadaire de l’UFDG s’est tenue le 11 janvier à Commandayah. Le vice-président, Kalémodou Yansané, outré par les arrestations à répétition au sein du parti, s’est insurgé contre les « manœuvres obscures » à l’interne pour prêter main forte aux militaires.
Thierno Mamadou Bah, membre du Bureau exécutif de l’UFDG et Mamadou Aliou Diallo, Secrétaire générale du bureau de jeunesse de la Fédération de Ratoma3, sont au gnouf depuis le 4 janvier. Ils sont inculpés pour « incitation à une manifestation interdite et trouble à l’Etat ». Leur arrestation par des éléments de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), semble avoir été bien planifiée. Kalémodou Yansané soupçonne certains membres de l’UFDG de faciliter la traque de leurs amis : « Ceux qui sont dans des manœuvres obscures, nous les connaissons », déclare-t-il. Avant d’ajouter : « On dit que l’eau ne pénètre un rocher que si ce dernier est fissuré. Un sorcier n’entre pas dans un foyer s’il n’a pas de complice. Chacun sera payé tôt ou tard ». Kalémodou Yansané ouvre la porte à ceux qui veulent quitter l’UFDG : « Personne n’a été obligée d’adhérer au parti, personne ne reçoit une rémunération ici. On accueille tout le monde. Quiconque souhaite partir, pour X raison, est libre.»
Kalémodou Yansané demande aux autorités judiciaires de libérer les deux jeunes qui sont en détention : « Jusqu’à preuve du contraire nous ne voyons pas l’infraction qu’ils ont commise ». Il plaide pour des manifestations encadrées : « même s’il faut mettre des caméras de surveillance, donner des responsabilités aux organisateurs pour encadrer les manifestants afin de laisser le peuple souffler ».
Présent au siège de l’UFDG ce samedi, Me Mamoudou Sané, un des avocats de Thierno Mamadou Bah et Mamadou Aliou Diallo, a fustigé la façon dont ses clients ont été interpellés : « Ils ont été filés, géolocalisés, interpellés sans plainte ni mandat. On utilise un de vos proches qui vous invite, une fois au rendez-vous, on vous arrête ».
Souleymane Bah