Transhumance politique : après le RPG et l’UFDG, Makanéra pose ses valises au CNRD

1 week ago
LES CHIMPANZÉS DE BOSSOU -GUINEE

L’ancien ministre Alhousény Makanéra Kaké a animé une conférence de presse ce mercredi 27 novembre 2024, pour expliquer sa présence récente aux côtés du général Amara Camara, qui a conduit une délégation gouvernementale dans la région forestière. L’ancien allié du RPG Arc-en-ciel a saisi cette occasion pour justifier son soutien au Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), dirigé par le général Mamadi Doumbouya.

À son retour de cette tournée, Makanéra Kaké, président du FND, a expliqué sa nouvelle orientation politique. Selon lui, le CNRD agit efficacement pour booster l’économie guinéenne et renforcer la cohésion sociale. C’est pour cette raison qu’il a décidé d’adhérer aux idéaux portés par cette transition.

Un engagement par des résultats tangibles

« Je reviens d’une tournée en Guinée forestière avec le ministre secrétaire général, le général Amara Camara. Cela a suscité de nombreuses interrogations. J’ai reçu plusieurs appels, mais j’ai préféré attendre pour m’exprimer solennellement. Ce que j’ai vu et vécu méritait réflexion. Aujourd’hui, je déclare haut et fort que les idéaux prônés par le CNRD, même si certains n’aiment pas ceux qui les incarnent, méritent d’être soutenus. Ces idéaux parlent de paix, de stabilité et de développement.

Quand j’ai quitté l’Assemblée, notre PIB était d’environ 15 milliards de dollars. J’ai été surpris d’apprendre qu’il est actuellement de 23,6 milliards, avec des prévisions à 26 milliards. En seulement quatre ans, le pays a connu une croissance d’environ 10 milliards de dollars. Pour rappel, depuis l’indépendance jusqu’en 2010, la Guinée n’avait atteint qu’un PIB de 6 milliards. Cela signifie qu’en quatre ans, presque autant a été réalisé que durant toute la période post-indépendance.»

Des avancées en matière de paix et de réconciliation

Sur le plan de la paix, Makanéra Kaké a salué l’initiative du CNRD visant à créer un comité national permanent de vérité, à réécrire l’histoire et la réconciliation. C’est un objectif plus grand :

« Ce travail a permis d’identifier quatre piliers fondamentaux : vérité, réinterprétation historique, mise en contexte des événements, et adoption d’une vision commune de notre passé. Après avoir constaté ces efforts, j’ai décidé d’appeler les jeunes, les femmes, les journalistes et tous les citoyens à soutenir ces idéaux. »

Soutenir Doumbouya ou être ingrat !

« Dans mon cas, si je ne soutiens pas Mamadi Doumbouya, je serai un ingrat. Depuis le début de la transition, je n’ai rencontré aucun problème. Je suis libre de mes mouvements. Il aurait pu me créer des ennuis, vu que j’étais dans l’administration. Mais il se bat pour la paix dans ce pays. Sa main tendue est sincère. »

Un message aux jeunes et un appel au pragmatisme politique

« Depuis les années 90, je suis actif sur la scène politique. Je dis aux jeunes : méfiez-vous de ceux qui vous disent de combattre tous les régimes et de ne jamais collaborer. Ils vous trompent. L’exemple le plus parlant est celui du choix de Cellou Dalein Diallo par Elhadj Bah Mamadou, qui avait refusé Bah Oury et Bah Ousmane pour des raisons d’expérience. »

Doumbouya, un destin différent de Dadis Camara ?

Interrogé sur une éventuelle comparaison entre le général Mamadi Doumbouya et le capitaine Moussa Dadis Camara, renversé en 2009 après les massacres du 28 septembre, Makanéra Kaké relativise : « les événements de 2009 et la transition actuelle sont différents. Ce qui est arrivé à Dadis découle des massacres et des frustrations qui en ont découlé. Aujourd’hui, la situation est tout autre. À l’époque, la volonté d’une minorité de deux millions de personnes ne pouvait s’opposer à celle de onze millions d’autres citoyens. »

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