Situation de la jeune fille : Plan International Guinée dresse son rapport annuel

1 week ago
LES CHIMPANZÉS DE BOSSOU -GUINEE

A l’occasion de la journée internationale de la jeune fille célébrée le 11 octobre de chaque année, Plan International Guinée, était face à la presse le 22 octobre à la Minière, pour présenter son rapport annuel sur la situation de la jeune fille dans le monde.

Pour l’année 2024, la situation des filles dans le monde se concentre sur les expériences des jeunes dont les vies sont dominées par les conflits, c’est-à-dire comment comprendre les expériences de la violence, l’interruption des études, la perte des moyens de subsistance et la détresse émotionnelle, causées par les conflits. Et entre les filles et les jeunes hommes, comment ces différences impacteront leur avenir.

L’étude a réalisé une enquête à grande échelle auprès de dix mille participants provenant de dix pays dont Cameroun, Colombie, Ethiopie, Liban, Mozambique, Nigéria, Soudan, Ukraine, les Philippines et un pays dont le nom ne peut être cité en raison de sensibilités politiques et opérationnelles. Ces derniers ont pris part à des entretiens approfondis. Les conflits armés touchent tout le monde, mais chacun en ressent les effets de manière différente.

Le rapport se penche sur les dimensions sexospécifiques du conflit, en mettant spécifiquement l’accent sur les besoins et les droits des filles et des jeunes femmes, qui, en période de conflit, comme en période de paix et d’abondance, sont souvent négligés.

Aux dires de Louabatou Diallo, jeune activiste à Plan International Guinée, après constat, les jeunes ont montré des niveaux élevés de détresse émotionnelle, comprenant des troubles du sommeil (55%) et une préoccupation constante (55%). « Les filles et les jeunes ont déclaré des niveaux significativement plus élevés de ces indicateurs de stress émotionnel que les garçons et les jeunes hommes. 27 % des filles et jeunes femmes de l’étude ont rapporté des violences sexuelles ou basées sur le genre comme un risque constant du quotidien, comme l’ont fait les filles et les jeunes femmes dans les entretiens. 38% des personnes interrogées ont déclaré ne pas se sentir en sécurité ou très peu en sécurité, les filles et les jeunes femmes (39%) se sentant moins en sécurité que les garçons et les jeunes hommes (36%) ».

Plus de la moitié des participants à l’enquête n’ont pas pu suivre d’études à cause du conflit, « les garçons et les jeunes hommes légèrement plus que les filles et les jeunes femmes, 53% comparé à 52%. Les garçons et les jeunes hommes faisaient la cible d’un recrutement par les groupes armés en plus grand nombre que les filles et les jeunes femmes. 22% comparé à 14%. Plus de 45% des participants à l’enquête ont indiqué avoir réduit leur consommation alimentaire. 47% des filles et des jeunes femmes comparées à 44% des garçons et des jeunes hommes. Les filles et les jeunes femmes ont plus de mal à évaluer l’aide alimentaire. 59% des participants à l’enquête avaient un accès limité à l’électricité et 41% avaient un accès limité à l’eau ou aucun accès », a témoigné la jeune activiste.

Quant aux moyens de subsistance, Louabatou tranche que : « 63% des participants à l’enquête peu importe leur identité de genre, ont été affectés, d’une certaine manière, par le conflit dans leur pays. L’assistance et l’aide financière qui aident à reconstruire les économies se sont imposées comme une priorité principale à travers toute l’étude. 65% des jeunes veulent des pourparlers de paix, et souhaitent également y être impliqués : les filles étaient plus favorables à l’implication des jeunes que les garçons, puisque 45% des jeunes femmes et 39% proposaient tout particulièrement l’implication des filles et des jeunes femmes dans les pourparlers de paix.»

Appels à l’action

Face à cette préoccupation, les filles et jeunes ont besoin que toutes les parties au conflit, les gouvernements nationaux, les agences humanitaires et les donateurs travaillent ensemble. « Mettre en œuvre des cessez-le-feu et entament des pourparlers de paix significatifs. Ensuite, cesser et condamner toutes les violations graves contre les enfants lors des conflits, comprenant le recrutement et l’utilisation par la force des groupes armés, les massacres et la mutilation, les violences sexuelles, les attaques dans les écoles ou dans des hôpitaux, les kidnappings et le refus à l’accès humanitaire. Aussi, soutenir une éducation sûre et inclusive pour les enfants et les jeunes, comprenant l’enseignement de la paix, le financement pour la mise en œuvre de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles et des approches d’apprentissage alternatives. Œuvrer également pour l’aide humanitaire, en assurant que les filles, les garçons et les jeunes auront un accès égal à la nourriture, à l’eau et à un abri et que les services pour les survivants de violences sont priorisés, y compris pour les filles et jeunes femmes. Enfin, soutenir les économies locales et offrir des opportunités d’emploi pour que les filles, les garçons et les jeunes disposent d’options adaptées qui prennent en compte leurs différents besoins », a plaidé Thérèse, une activiste de la société civile guinéenne.

Kadiatou Diallo

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