Alors que la date du 30 juillet 2023 est arrivée à échéance, les regards sont pointés sur les actions futures de la CEDEAO dans le territoire du Niger. Pour le moment, il semble que cette institution sous-régionale de l'Afrique de l'Ouest fasse de l'usage de la force, que "la dernière option sur la table". La résolution du conflit par la voie diplomatique est pour le moment ce qu'elle privilégie.
- Serait-il une peur de l'effondrement de l'institution comme menacée, la Guinée, le Mali et le Burkina ? À mon avis, je dirai NON !
- Ou bien, serait-il une peur des conséquences en termes de pertes matérielles et en vies humaines que cela pourra occasionner, quand on sait que ces pays frères du Niger cités, montrer leur volonté d'accompagnement de ses autorités militaires ? Je dirai bien également NON !
À l'heure actuelle, c'est vrai que les négociations semblent au point mort. La délégation de la CEDEAO envoyée dans la nuit du jeudi à vendredi dernier à Niamey, en est repartie au bout de quelques heures seulement, sans avoir rencontré le chef de la junte.
1. Alors, Qu'est-ce qui se préparerait désormais ?
Eh bien, c'est une intervention militaire pure et simple. À ce jour, le Nigéria, le Sénégal et la Côte d'Ivoire sont pour le moment des pays volontaires pour procéder à cette intervention militaire de la CEDEAO. Pourtant ces pays disposaient de forces militaires robustes et ont même fait savoir qu'ils étaient prêts à intervenir si c'était nécessaire". Même si contrairement au Tchad qui s'est dit ne pas être volontaire pour l'opération, beaucoup de pays membres de la CEDEAO n'ont pas d'abord, de leur côté pas annoncé publiquement leur participation ou non à cette intervention militaire. Il faudrait pas exclure la possibilité d'une éventuelle intervention militaire au Niger.
2. Qu'est-ce qui peut retarder l'intervention militaire jusqu'à maintenant ?
Sur le plan militaire, la force d'intervention de la CEDEAO n'est aujourd'hui que la somme de ses composantes. Il est difficile pour elle, d'imaginer une opération pensée, prévue et commandée par un état-major commun qui n'existe que sur le papier.
Pendant ce temps, les putschistes du Niger menacent de riposter à toutes attaques d'un pays frère ou de la CEDEAO contre eux. Ils sont rejoints dans cette position par la Guinée, le Mali et le Burkina, qui dans une déclaration commune et récente, n'ont pas hésité de dire, qu'une intervention contre Niamey serait assimilée à une "déclaration de guerre" à leur rencontre .
On sait qu'à même que la CEDEAO est déjà brillamment intervenue militairement par le passé avec sa force militaire ECOMOG au Libéria, en Sierra Leone, en Guinée-Bissau, en Côte d'Ivoire, au Mali et en Gambie. Mais dans ce cas de divisions de ses membres en clans, sa capacité de mobilisation peut se trouver restreinte. En plus le coup d'état au Niger est une situation inattendue pour elle.
C'est donc un problème qui donne à réfléchir aux dirigeants de la CEDEAO. Ils ont à faire à des équations complexes.
Faut-il rappeler, qu'une opération de restauration du pouvoir se heurterait à des obstacles ? Les armées de l'Afrique de l'Ouest cumulent les difficultés sur le plan matériel et ne sont liées que sur la sécurisation de leur propre territoire, et non pas sur une gestion de crise à l'extérieur de leurs frontières."
Ensuite, il faudrait-il évaluer dès maintenant, combien de temps durerait une intervention militaire et quelles seraient les conséquences et les externalités négatives sur le Niger et les autres pays ouest africains ?
Si la mission principale de la CEDEAO est de promouvoir dans la zone ouest africaine, l'intégration économique dans « tous les domaines de l'activité économique, notamment l'industrie, les transports, les télécommunications, l'énergie, l'agriculture, les ressources naturelles, le commerce, les questions monétaires et financières, les questions sociales et culturelles ... au sein de ses pays membres », elle se trouverait alors à ce moment entre le marteau et l'enclume.
À l'analyse des conséquences,
- La CEDEAO échouera-t-elle à son devoir de protection sociale des populations en autorisant maintenant une intervention militaire au Niger ?
- Quelles autres conséquences pourraient-elles se produire, si toutefois la CEDEAO arrivait à montrer son incapacité à rétablir l'ordre constitutionnel au Niger ?
- Seras-t'elle toujours considérée et forte aux yeux de ses membres et du monde ?
- Que faut-il faire après une telle déclaration ou menace d'intervention militaire rester pour le moment tabou ?
Lorsque l'institution trouvera la réponse à ses questions, il est possible qu'une intervention militaire se fasse bel et bien au Niger sans coup d'œil au rétroviseur. Certains pays puissants qui n'ont pas intérêt à voir les putschistes renverser progressivement les régimes dans la région, vont peut-être être d'une aide cachée dans l'ombre et cela risquerait de faire très mal à tout le circuit. On peut s'attendre alors à une forte crise économique dans les jours à venir. Il en résultera de la situation une inflation difficile à maîtriser et qui rongera à son tour le panier de la ménagère dans les pays ciblés. C'est une situation qui peut même arriver à des soulèvements populaires si la crise persiste.
SI, LES PAYS MEMBRES DE LA CEDEAO NE SONT PAS PRÊTS À RESPECTER LEURS PROPRES ENGAGEMENTS EN SON SEIN, ALORS LA CEDEAO NE RECULERA JAMAIS DEVANT QUELCONQUES OBSTACLES POUR INSTAURER SON AUTORITÉ.
SI, LES PAYS EXPLOITÉS N'EN VEULENT PLUS L'EXPLOITATION, ALORS LES PAYS EXPLOITEURS NE SE LAISSERONT PAS PEUT-ÊTRE ABATTRE FACILEMENT.
Affaire à suivre.