Nomination des chefs de quartier de Conakry : « Une homologation de la dictature »

1 week ago
LES CHIMPANZÉS DE BOSSOU -GUINEE

Dans la soirée du lundi 21 octobre, la Gouverneure de la ville de Conakry, la générale à la retraite M’Mah Hawa Sylla, a annoncé la nomination des membres des conseils de quartier des treize Communes de la Capitale. Mohamed Lamine Kamissoko, membre du bureau politique national du Rpg arc-en-ciel qualifie dénonce une « homologation de la dictature. »

La nomination des chefs de quartiers de Conakry fait réagir la classe politique. Le camp du précédent régime dénonce une décision « arbitraire ». Au téléphone, Mohamed Lamine Kamissoko du RPG arc-en-ciel dit que l’objectif du CNRD est d’installer toute personne ayant son esprit. « Je ne sais même pas qu’est-ce qu’il faut dire, parce que c’est la même logique, celle de l’installation de l’ensemble des forces pouvant les favoriser aux élections. On prend arbitrairement les gens, on les met dans les comptes, pourvu qu’ils soient dans l’esprit de Mamadi Doumbouya et du CNRD. Et toute personne opposée à cela est susceptible d’être traitée comme un ennemi, il n’y a pas autre objectif que cela, » dit l’ancien député du RPG, avant d’ajouter : « Il n’y pas de présidents de délégation spéciale ni chefs du conseil du quartier qui ne soit pas dans l’esprit du CNRD, c’est pour homologuer la dictature. » Pour lui, les promus à la tête des quartiers participent « à la préparation de la dictature, c’est tout. »

Préparer la fraude ?

Par ailleurs, le président de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP) et le vice-président de l’ANAD, Edouard Zoutoumo Kpoghomo, parle de négociations dans les communautés et communes à l’arrière-pays. « Les communautés et les communes rurales sont déjà en proie à des controverses et à des tensions. Il y a des tractations à tous les niveaux. Si la sélection des chefs de quartier se fait sur la base d’un consensus, cela peut être accepté. Mais si l’administration impose ses choix pour promouvoir un candidat particulier et force tout le monde à s’aligner derrière (celui-là), cela créera inévitablement des conflits (…) Ce type de décision peut provoquer une déflagration sociale. La population pourrait se dresser contre l’autorité, que ce soit de manière collective ou individuelle. Et si cela éclate au niveau individuel, cela pourrait devenir encore plus difficile à maîtriser, » prévient-il à nos confrères de Guinee360.

Pour lui, cette implication de l’Etat n’a pour objectif que de préparer la fraude aux prochaines élections : « Il est évident que lorsque l’administration s’implique, c’est pour servir ses propres intérêts, notamment en vue de manipuler les élections. C’est le jeu qui est en train d’être joué », conclut Zotomou de l’UDRP.

Souleymane Bah

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