Les Forces vives de Guinée (FVG) appellent la population à battre le pavé ce lundi 6 janvier dans le Grand-Conakry, pour exiger le départ de la junte au pouvoir. La manifestation interdite la veille par le Gouvernorat de Conakry et le ministère de l’Administration du territoire a tout de même paralysé les activités économiques dans la banlieue de Conakry.
Dans la nuit du 5 au 6 janvier, vers 22 heures, des loubards ont tenté de dépouiller des passants dans le quartier Bantounka 2, sur l’axe Cosa-université Kofi Annan. Sans succès. Ils en ont été dissuadés par des jeunes voulant la quiétude dans la zone. En colère, les loubards ont cassé des vitres sur la chaussée avant de rejoindre leurs coins.
Au carrefour Cosa et ses environs, dans la commune de Ratoma, la plupart des boutiques et magasins sont fermés. Mais les stations-services, les pharmacies ont ouvert. Des gens vaquent à leurs occupations.
Le transport en commun en revanche tourne au ralenti. Des taxi-motos campent dans leurs zones respectives, à la recherche de clients.
Nombreuses écoles n’ont pas ouvert, des parents ont été instruits de garder leurs enfants à la maison. Le commerce, hormis les deux marchés de condiments, manque de clientèle.
Des pick-up et autres véhicules de police et de gendarmerie quadrillent le rond-point Cosa et environs. S’y ajoute un pick-up de militaires veillant au grain.
À 10 h 30, la circulation de Cosa à Bambéto a été interrompue par des jeunes manifestants vers le carrefour-Cirage. Des automobilistes ont fait demi-tour. « C’est chaud là-bas. Les gens sont restés à la maison, parce que nous sommes à un jour de manifestation », lance un chauffeur, derrière son volant. D’aucuns ajoutent que toute la nuit, des tirs à gaz lacrymogènes ont retenti, envahissant les domiciles. Alors qu’aucun manifestant n’était dehors. Ce qui aurait poussé les jeunes à tenter de barricader l’axe ce matin, entre camp-carrefour et Cirage.
À 10 heures, trois autres pick-up de l’armée ont fait la ronde à Cosa, avant de lever le camp, en toute trombe. Peu après, deux véhicules de la gendarmerie ont quitté la zone. Vers 11 heures, le dispositif sécuritaire a été réduit à un pick-up de l’armée. Mais à 11 heures, tout le dispositif a repris position. A suivre !
Yaya Doumbouya