.png)
La situation demeure tendue à Kankan, notamment dans les quartiers Hèrèmakonon 1 et 2, où les jeunes ont de nouveau pris d’assaut les rues ce dimanche. Ils protestent vivement contre les délestages d'électricité qui durent depuis près de deux mois. Selon nos correspondants sur place, les jeunes manifestants expriment leur frustration face à l'absence prolongée d'électricité, scandant des slogans hostiles tels que « EDG Zéro » et érigeant des barricades pour bloquer les routes.
Origine de la manifestation
Tout a commencé tôt ce matin lorsque des agents de la société Électricité de Guinée (EDG) ont été aperçus dans le quartier, effectuant des travaux sur un poteau électrique. La présence des techniciens a déclenché la colère des jeunes, qui, frustrés par les fréquentes coupures, les ont chassés à coups de pierres avant de paralyser la circulation en installant des barrages.
Les manifestants, munis de bâtons et de pierres, dénoncent ce qu’ils qualifient d’injustice : le quartier où réside Hadja Mandjoula Sylla, la mère du président Mamadi Doumbouya, bénéficie d’un accès constant à l’électricité, alors que les autres foyers du même secteur sont plongés dans le noir depuis des semaines. Cette situation a exacerbé les tensions, déclenchant des émeutes.Affrontements avec les forces de l’ordre
Informés de l’agitation, les forces de gendarmerie sont intervenues pour tenter de calmer la situation, mais les discussions n'ont pas abouti. Des affrontements ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre, ces dernières ayant utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Les jeunes, en retour, ont riposté avec des jets de pierres.
Le gouverneur de la région, Colonel Moussa Condé, accompagné de l’inspecteur régional de la jeunesse et des sports, s’est rendu sur place pour dialoguer avec les manifestants, mais leurs tentatives de médiation sont restées vaines.
Situation actuelle et évolution des événements
Alors que nous quittons les lieux, la situation demeure extrêmement tendue. Des renforts de la gendarmerie ont été déployés pour contenir la colère des jeunes, mais la confrontation continue. Les rues sont toujours bloquées, et les échanges de pierres et de gaz lacrymogènes se poursuivent, transformant le quartier en zone de guerre.
Nabaya et autres régions en ébullition : D'autres localités de la région de Kankan semblent également affectées par cette grogne populaire. Selon des informations récentes, des protestations similaires ont été signalées dans certaines zones rurales environnantes, où les habitants dénoncent également les délestages répétés et le manque d'infrastructures essentielles. Des sources locales rapportent que la situation pourrait s'étendre à d'autres quartiers de la ville, augmentant la pression sur les autorités pour qu’elles trouvent une solution rapide.
English (US) ·