Le 30 novembre, le Bloc libéral a tenu un point-presse à son siège de Lambanyi. Le leader du parti, Faya Millimouno, s’est exprimé sur l’insécurité galopante qui frappe le bled, a appelé les autorités de la transition à sortir de leur léthargie.
Faya Millimouno veut-il mettre un terme à son soutien à la junte militaire au pouvoir ? L’on est tenté de s’interroger. Le prési du Bloc Libéral a osé dénoncer, samedi 30 novembre dans une déclaration, le laxisme des autorités vis-à-vis de l’insécurité qui sévit actuellement à Cona-crime et dans les buissons de l’intérieur. Le leader du BL s’insurge contre la recrudescence des vols à main-armée, braquages, kidnapping et autres disparitions forcées de personnes anonymes, d’activistes de la société civile… Faya Millimouno s’étonne que la sécurité des Guinéens ne soit pas la priorité des gouvernants : « Le premier des résultats devait être la sécurité de chaque Guinéen. Pour l’instant, ce résultat n’existe pas… Le Guinéen a peur d’être enlevé au sortir d’un hôtel, d’une mosquée, d’une école, d’une église. Le Guinéen a peur. Il faut le marteler pour que l’autorité qui nous dirige comprenne que beaucoup de choses sont en train de se passer… On a l’impression que l’État n’existe pas. C’est pour cette raison que nous avons tenu à prendre la parole pour interpeller l’autorité sur cette question. »
Faya Millimouno estime que le gouvernement ne fait pas assez pour endiguer le fléau : « L’attitude du gouvernement laisse à désirer. On ne nous parle jamais d’enquêtes. Il n’y a pas de communication transparente pour permettre la traçabilité des choses. La justice est muette. Elle devait pourtant être la boussole. Alors, quand on arrive à ce niveau-là, il faut qu’on prenne la parole. » Pour lui, l’insécurité révèle « l’échec des autorités de la transition. »
Le boss du BL demande au Prési de la transition de mettre la pression sur le goubernement, le ministre de la sécu-raté notamment, pour changer la situation : « Nous avons besoin que le président insiste auprès de son ministre de la Sécurité à propos de la sécurité des Guinéens. Celle-ci doit être la priorité des priorités. Chaque Guinéen doit être en sécurité, c’est le premier devoir de tout gouvernement. »
Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Mamadou Billo Bah ont disparu depuis maintenant plus que quatre mois, Saadou Nimaga est introuvable depuis le 17 octobre dernier, sans oublier le cas de l’opérateur économique, Alhassane Diallo, enlevé près de son domicile le 19 novembre. Pour les activistes comme pour l’ex secrétaire général du ministère de nos Grises Mines, les autorités s’en lavent les mains. Faya Millimouno s’en prend au gouvernement : « Nous commençons à constater des dérapages majeurs sur lesquels on ne peut pas se taire…On n’oubliera jamais l’expression ’’un adulte a le droit de disparaître’’. C’est la banalisation, à son paroxysme, de la vie humaine. »
Le BL promet d’entreprendre d’autres actions si les choses ne changent pas. Ce qu’on veut voir.
Yacine Diallo