La décision du Ministre d'État des droits de l'homme Alphonse Charles Wright annonçant une injonction de poursuite contre les maires et conseillers communaux fait réagir les acteurs économiques guinéens. C'est le cas notamment de Mamadi Condé spécialiste sur des questions économiques qui pense que le Ministre Charles Wright doit élargir sa stratégie de lutte contre la corruption en Guinée.
Hier lundi 12 février, le ministre d’État en charge de la Justice Alphonse Charles Wright a identifié une nouvelle cible. Cette fois-ci, le garde des Sceaux mise sur les maires des communes rurales et urbaines, dont leur mandat arrive à terme le mois de mars prochain. Dans son allocution, les dirigeants des exécutifs communaux sont visés par des mesures d’interdictions de sortie du territoire national. À travers cette nouvelle injonction Charles Wright entend promouvoir le principe de la reddition de compte et de la recevabilité dans les collectivités.
Mais est-ce-que c’est une lutte efficace contre la corruption ?
Pour répondre à cette question, la rédaction de guineeTimes à travers un de ses journalistes, a interrogé un économiste ce mardi 13 février 2024.
D'après cet économiste, pour lutter efficacement contre la corruption, le ministre d'État Alphonse Charles Wright ne doit en aucun cas se limiter à ces maires de communes rurales et urbaines. << Le fait que le mandat ait pris fin, déjà peut permettre aux autorités de la transition de mettre fin à leurs activités. Mais le problème, lorsqu'on prend des décisions de mettre fin à leur mandat, c'est bon, mais ce n'est pas suffisant pour lutter efficacement contre la corruption. Il y'a des institutions de contrôle qui sont mises en place et qui sont financées. Donc logiquement, il faudrait faire en sorte que ces institutions jouent mieux leurs rôles dans le contrôle des activités des communes, et non les mesures de décision aussi importantes.>>
À la question de savoir si les recettes des maries peuvent servir à grand-chose pour inciter Charles Wright à les interdire de sortir du pays ? L’économiste répond de façon négative en affirmant :
<<Quand on fait une étude comparative des recettes communales générer en Guinée par rapport aux autres pays de la sous-région, vous allez constater que ces recettes-là sont tellement insignifiantes, qu'elle ne peut servir à rien par rapport aux développements des communes. Ça veut simplement dire que l'essentiel des ressources du pays est géré au niveau central. Donc ça bloque inévitablement le développement des communes. Mais ce qui est intéressant, le peu aussi qui est mobilisé au niveau des communes, n'est pas géré de façon équitable et efficiente en faveur des populations. Ça veut dire qu'on a un problème de mobilisation des ressources, mais aussi de gestion efficace de ces ressources là au bénéfice des populations>>, a-t-il souligné.
Notre interlocuteur a suggéré à cet effet, une amélioration de la qualité de gouvernance, faire le choix des personnes capable de mieux gérer ces communes, mais surtout mettre en place les principes de gestion qui permet à la fois de bonne gestion et contrôle de ces institutions.