CONAKRY-Une scène ubuesque qui rappelle « tragiquement » les répressions sanglantes des manifestations de 2019-2020 s’est produite, ce 08 septembre dans la haute banlieue de Conakry. Un cortège funèbre a été dispersé à coups de bombes lacrymogènes.
La procession se dirigeait vers le cimetière pour l’inhumation de deux jeunes tués en marge d’une manifestation des forces vives, quand des incidents ont éclaté. C’était le sauve qui peut. Cette scène surréaliste qui s’est déroulée à Sonfonia a fait réagir le parti Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) qui alerte sur le ‘’retour des démons du passé’’.
« Vous avez constaté qu’un cortège funèbre a été gazé hier vendredi. C’est inhumain de gazer un mort. Les démons du passé refont surface…Rien ne justifie de gazer des familles qui accompagnent leurs morts au cimetière », déploré Kélémodou Yansané, un des hauts dirigeants du parti UFDG, membre des forces vives de Guinée. (photo d’archives).
Cinq jeunes ont perdu la vie à Conakry entre la nuit du lundi 04 et la journée du 05 septembre 2023. Leurs familles respectives ont témoigné qu’ils sont tous morts après avoir été atteints par balles en marge d’une manifestation qui était interdite par la junte.
« Manifester est un droit, mais tuer un citoyen est un crime », indique M. Yansané qui appelle l’État à arrêter et juger les coupables.
« Si les citoyens n’ont pas droit à la justice, ils seront obligés de se rendre justice (…). C’est ce qui déstabilise un pays. Nous condamnons fermement, les tueries perpétrées sur l’axe », avertit le vice-président de l’UFDG.
Selon nos informations, une délégation des forces vives de Guinée est attendue ce dimanche 10 septembre dans les familles des victimes.
A suivre…
Mamadou Yaya Bah
Pour Africaguinee.com
Créé le samedi 9 septembre 2023 11:07