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« Qui veut aller loin, ménage sa monture ». De cette célèbre citation du dramaturge français Jean Racine, analysons les débuts peu reluisants de l’équipe nationale de Guinée dans les qualifications à la CAN Maroc 2025. Et pour une fois, voyons en quoi le tâtonnement dans certaines prises de décisions et la conduite incohérente des affaires peuvent-il nuire aux bons résultats d’une sélection qui se veut ambitieuse.
De la dernière participation de l’équipe nationale de Guinée à la CAN organisée en terre ivoirienne, l’on espérait enfin voir le Syli briser le plafond de verre pour franchir les matchs à éliminatoire directe. Surtout, l’on se disait qu’avec la détermination des joueurs pour se tirer d’une poule dite de la mort avec le Sénégal et Cameroun comme adversaires, tout y était désormais pour que la bande à Naby Keita continue de faire rêver les milliers de supporters du Syli National.
Aussi, quant on sait que l’équipe fédérale venait de connaître une nette mutation avec l’élection de Aboubacar Sampil comme président, les signaux étaient ainsi au vert pour qu’enfin la Guinée renoue avec le succès du temps de la génération Hafia 77. Mais comme on aime à le dire chez nous, quand on t’explique les réalités du football guinéen et que tu comprennes, c’est qu’on t’a mal expliqué.
De l’incompréhension au sein de l’équipe dirigeante de la Feguifoot
Arrivé aux commandes d’une fédération longtemps déchirée par une guerre des egos de ses principaux acteurs, les bisbilles entre Bouba Sampil et son équipe n’avaient pas tardé à résonner 5 mois après leur installation. À travers une lettre, un groupe de mécontents du COMEX s’était alors fait entendre sur la gestion dite cavalière de l’institution. Composé notamment des deux vices-présidents, le groupe dénonçait les décisions solitaires de leur président pourtant élu avec la promesse de promouvoir une gouvernance conforme aux textes réglementaires. Il a fallu l’intervention du ministre des sports, Keamou Bogola Haba pour apaiser les esprits, et surtout ramener un semblant de sérénité avant le début de la campagne qualificative à la CAN 2025. Mais ce n’était que l’entrée en matière, car le même groupe n’abdique toujours pas contre les méthodes de gestion d’un Bouba Sampil prêt à ne reculer face à aucun obstacle. Ce jeudi 26 septembre, il fait de nouveau face à une fronde dressée contre sa gestion. Dans une plainte signée de certains membres élus de son équipe et déposée à la commission d’éthique de la FGF. Il lui est notamment reproché «une gestion unilatérale des affaires administratives et financières, ainsi que des sélections et des compétitions nationales ».
Du limogeage de Kaba Diawara pour un directoire transitoire aux conséquences désastreuses
À beau évoquer les débuts ratés de Bouba Sampil dans la gestion des affaires, le départ précipité de l’ancien attaquant du Syli de son poste de sélectionneur national après la débâcle des U23 aux JO a étonné plus d’un. Même si les résultats en dents de scie reprochés à ce dernier pesaient sur la progression du Syli, il faut dire que la préparation de sa succession n’a pas été faite dans les règles de l’art.
Si le staff technique du Syli avait besoin de connaître un nouveau souffle, notons que la mise en place de ce directoire transitoire ne nous a aucunement permis d’avancer. Bien au contraire, les changements peu orthodoxes apportés à travers la désignation d’un superviseur accompagnée d’un coordinateur pour chapeauter le travail d’un sélectionneur intérimaire n’étaient orchestrés que pour satisfaire à une super présidence de Bouba Sampil déjà indexé pour ses méthodes de travail. Au finish, c’est une trêve internationale de septembre complètement ratée du Syli avec deux cuisantes défaites après deux journées de qualifications. Si la responsabilité sportive de ce mauvais résultat incombe d’abord au sélectionneur Charly Paquilé et son staff, notons que certaines décisions solitaires, hasardeuses et même moins articulées ont enfoncé le Syli d’Abdoulaye Touré, Mady Camara et de François Kamano à une piètre quatrième et dernière place du groupe H de ces éliminations.
Connaîtrons-nous un nouvel épisode de déboires ou un réconfort avec l’arrivée en sapeur pompier de Michel Dussuyer pour la double confrontation contre l’Éthiopie en octobre ? Suivez mon regard !
Bernard Leno