Le chef d'État guinéen, le colonel Mamadi Doumbouya, dont le régime est également issu d'un putsch, s'est entretenu samedi à Conakry avec une délégation conduite par le général nigérien Moussa Salaou Barmou.
Une délégation de la junte au Niger a été reçue à Conakry
par les autorités militaires guinéennes, auxquelles elle a demandé « un soutien
renforcé pour affronter les défis à venir », a rapporté samedi
12 août au soir la télévision publique guinéenne, alors que le régime
militaire à Niamey se trouve sous la menace d’une intervention ouest-africaine.
Le chef d’Etat guinéen, le colonel Mamadi Doumbouya, dont le régime est
également issu d’un coup d’Etat, survenu en septembre 2021, s’est
entretenu samedi à Conakry avec cette délégation conduite par le général Moussa
Salaou Barmou. Le général Barmou a
déclaré être venu « remercier les
autorités guinéennes pour leur soutien au CNSP [Conseil national pour la
sauvegarde de la patrie, qui a pris le pouvoir au Niger le 26 juillet] pendant ces moments difficiles que traverse
le Niger ». « Nous
étions très inquiets [avec] le
peuple nigérien à la suite de certaines dérives sur le plan sécuritaire,
dérives [également liées] à des
problèmes qui tournent autour d’une corruption endémique. Il importait donc
que, pour la sauvegarde de notre nation, nous puissions prendre nos
responsabilités », a-t-il ajouté, faisant allusion au renversement le 26 juillet du
président nigérien élu, Mohamed Bazoum. Dans un communiqué, à la
fin de juillet, Conakry avait « exprimé son désaccord concernant les sanctions
préconisées [contre Niamey] par la Communauté économique des Etats d’Afrique de
l’Ouest (Cedeao), y compris une intervention militaire ». Conakry avait «
enjoint [à] la Cedeao [de] reconsidérer sa position ». Le Mali et le Burkina
Faso, eux aussi dirigés par des militaires, ont également affiché leur
solidarité avec Niamey. La visite de la
délégation nigérienne à Conakry a lieu deux jours après un sommet de la Cedeao
à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, où les dirigeants ont dit privilégier
une résolution de la crise par la voie diplomatique, tout en ordonnant le
déploiement d’une « force en attente » en dernier ressort pour rétablir Mohamed
Bazoum dans ses fonctions. Une réunion, initialement prévue samedi au Ghana,
des chefs d’état-major de la Cedeao, afin qu’ils fassent part à leurs
dirigeants des « meilleures options » pour donner suite à la décision de
déployer leur « force en attente », a été reportée sine die. Parallèlement, une
médiation de chefs religieux nigérians a rencontré samedi à Niamey des membres
du régime militaire. Par : Le
Monde avec AFP / Publié aujourd’hui à 10h22, modifié à 10h39