Le gouvernement de Brazzaville fait face à une pression croissante en raison de ses échéances de dette publique. Pour répondre à cette situation critique, le Congo a mis en place un plan de rééchelonnement de sa dette intérieure, notamment les bons et obligations du Trésor émis sur le marché des titres publics de la CEMAC. Cette décision s’inscrit dans une stratégie visant à soulager les finances publiques qui subissent un poids énorme dû à des dettes arrivant à échéance dans les prochaines années.
Avec une dette publique représentant 94,5% du PIB en 2024 et plus de 60% des recettes intérieures absorbées par le service de la dette, Brazzaville cherche à allonger la maturité moyenne de son portefeuille de prêts d’au moins 10 ans. Jean-Baptiste Ondaye, ministre des Finances, a invité les investisseurs à s’engager dans ce processus de reprofilage, tout en assurant des garanties renforcées. Parmi ces garanties figure l’inclusion de la compagnie pétrolière publique SNPC, dont les recettes seraient en priorité affectées au remboursement des échéances.
Cependant, cette stratégie n’est pas sans rappeler le début des années 2000, période où les recettes pétrolières avaient déjà été affectées au remboursement de la dette. En outre, cette démarche pourrait compromettre les objectifs budgétaires, puisque l’or noir devrait représenter 60% des recettes en 2025. Le Congo a déjà manqué à une échéance de paiement en août 2024, échouant à honorer deux obligations de 30,6 milliards de FCFA, mettant en lumière les tensions croissantes sur la trésorerie nationale.
L’intégration de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) au programme permettrait d’assurer la viabilité de ce plan en utilisant les recettes pétrolières comme une garantie solide. Cette solution pourrait permettre à Brazzaville de surmonter la tempête financière, bien que les défis à long terme persistent.