Face à la recrudescence des cas d’enlèvement et de meurtres dans le pays, le bloc libéral dirigé par Dr Faya Millimono a décidé d’interpeller ce samedi 30 novembre 2024 les autorités de la transition sur les dangers que constituent les différents phénomènes.
Pourtant, la charte de la transition dans ses articles 10, 11 et 12 confère à tout citoyen guinéen la liberté de se mouvoir et de ne pas être inquiété. Depuis un certain temps, la réalité est tout autre. Les acteurs de la société civile, notamment Foniké Menguè et Billo Bah, des opérateurs économiques, le cas précis d’Alhassane Diallo, la situation de Sadou Nimaga et récemment le viol et le meurtre d’une fille de 8 ans à Dubreka, sont entre autres exemples qui illustrent l’insécurité grandissante en Guinée.
« Le Guinéen a peur aujourd’hui d’être enlevé au sortir d’un hôtel, d’être enlevé au sortir d’une mosquée, d’être enlevé au sortir d’une école, d’être enlevé au sortir d’une église. On a l’impression que l’État n’existe pas. La justice est muette. Pourtant, elle devait être la boussole », a indiqué Dr Faya Millimono.
Pour le leader du Bloc libéral, il est inadmissible qu’un ministre de la République banalise les cas de disparition, faisant ainsi allusion au récent propos du ministre Ousmane Gaoual Diallo qui a affirmé que « les adultes ont aussi le droit de disparaître un moment ».
Alors que le président de la transition instruit ses ministres de produire des résultats pour le peuple de Guinée, Dr Faya Millimono estime que le premier résultat que devait fournir le gouvernement devait être plutôt la sécurité des Guinéens.
« Le premier résultat qu’il faut obtenir, que le gouvernement guinéen doit obtenir, c’est celui d’assurer la sécurité de tous les Guinéens et de leur bien. Parce qu’après tout, tous ceux de nos compatriotes qui sont en train de mourir, qui sont en train d’être enlevés, qui sont en train de disparaître, dont on appelle les épouses pour venir constater leur cadavre, et bien, même s’ils ont construit des routes, ce n’est plus important pour eux », dit-il.
Pour l’acteur politique, « ce que nous vivons donc depuis quelques mois est aux antipodes de ce que prévoit la charte qui nous gouverne aujourd’hui », lance-t-il. C’est pourquoi, poursuit Faya Millimono, « il faut que quelque chose soit fait », dit-il.
Ce qui est d’autant plus inquiétant, « devant tous ces cas de crime, d’enlèvement, d’assassinat, de mort brutale, l’attitude du gouvernement laisse à désirer. Il n’y a pas d’enquête. Ou si elles existent, nous n’avons jamais entendu parler d’elles. Que ces enquêtes aient abouti à quelque chose. Il n’y a pas de communication transparente pour permettre la traçabilité des choses », regrette-t-il.
Au regard de l’ampleur du phénomène en Guinée, le Bloc Libéral propose entre autres :
- un déploiement renforcé des forces de l’ordre dans les zones à risque ;
- la garantie du droit à la sécurité pour tous les citoyens, sans discrimination ni favoritisme :
- la mise en place de commissions d’enquêtes sur les nombreux cas de crimes, de disparition et d’enlèvement ;
- le développement d’une communication régulière sur l’état d’avancement des enquêtes en cours…
N’Famoussa Siby