Atrocités de 2009 : Les témoignages de Tibou et du Général Sanoh rallument l’espoir dans le camp de Dadis

1 week ago
LES CHIMPANZÉS DE BOSSOU -GUINEE

CONAKRY- Le procès sur les atrocités commises le 28 septembre 2009 est entré dans une nouvelle phase avec le passage des témoins cités par le parquet du tribunal criminel de Dixinn. Depuis le lundi 13 novembre 2023, deux témoins clefs ont défilé à la barre devant le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara et ses assesseurs.


L’ancien ministre chargé de communication Tibou Kamara et l’ex chef d’état-major des armées d’alors le Général Oumar SANOH ont livré leur part de vérité sur les douloureux évènements qui ont fait au moins 157 morts, des dizaines des femmes violées, des portés disparus et des milliers de blessés.

Ouverture du procès sur le massacre du 28 septembre 2009

Chez les parties au procès, le passage de ces témoins est une étape cruciale, d’autant plus que c’est le parquet dirigé par Algassimou Diallo qui les présente. Sur les deux versions livrées par ces anciens hommes (forts) du régime CNDD, la défense du capitaine Moussa Dadis Camara éprouve plutôt un soulagement. Les avocats de l’ancien chef de la junte estiment que ces deux dépositions confortent l’innocence de leur client. C’est du moins ce qu’affirme maître Pépé Antoine Lamah dans un entretien accordé à un journaliste d’Africaguinee.com.

« Ces deux dépositions viennent conforter les chances de succès du capitaine Moussa Dadis Camara, d’obtenir l’acquittement au terme de cette procédure. Il y a des traits communs dans les témoignages effectués par le ministre Tibou Camara et le Général Oumar SANOH. Les deux ont confirmé que les autorités d’alors y compris le capitaine Moussa Dadis Camara ne s’attendaient pas à la tenue de la manifestation. Les autorités ne pouvaient dans ces conditions, planifier sa répression en raison du fait, selon les autorités d’alors, cette manifestation ne pouvait avoir lieu.

On ne peut planifier une manifestation dont on la certitude qu’elle peut avoir lieu. C’est une déclaration qui vient mettre à l’eau, les fallacieuses accusations selon lesquelles le capitaine Moussa Dadis aurait planifié l’exécution des crimes commis au stade.  

Maitre Pépé Antoine LamahMaître Pépé Antoine Lamah

Le deuxième trait commun qu’on peut retenir, dans les déclarations de ces deux personnes, c’est qu’aucune d’entre elle, n’a affirmé avoir vu le président Moussa Dadis donner des instructions ou des moyens à ceux qui ont perpétré les crimes poursuivis.

 Le troisième trait commun aux deux, ce que le capitaine Moussa Dadis Camara avait hérité d’une armée incontrôlée, et que la réalité du pouvoir était telle qu’il n’avait pas lui seul, les rênes de commande. Le capitaine avait affirmé devant le tribunal, qu’il a partagé le pouvoir à égal et les deux témoins ont reconnu l’influence de général Sékouba Konaté non seulement dans le fonctionnement du CNDD, mais dans le cadre de l’exercice du pouvoir politique.

Mais il y a enfin une particularité qu’on peut retenir dans la déclaration du général Oumar Sanoh, ce que le capitaine Moussa Dadis ne pouvait pas donner des instructions au chef d’état-major général des armés à plus forte raison au chef d’état-major particulier, sans passer par le général Sékouba Konaté. Le général était le point de liaison entre chef d’état-major général, les chefs d’état-major particulier et le capitaine Moussa Dadis Camara. On ne peut pas, dans ces conditions, admettre que le président Moussa Dadis Camara a une quelconque responsabilité dans la disparition des corps allégués autant par le ministère public que par la partie civile.

Tibou Kamara, lors de son témoignage à la barre

Ça écarte les fallacieuses accusations articulées contre le capitaine Moussa Dadis CAMARA de ce point de vue. Le dernier point qui vient confirmer les aveux que le commandant Toumba a fait devant le pool de l’instruction, les déclarations qu’il a tenues dans la presse juste après le 28 septembre et même certains actes produits au dossier de la procédure.

La question de savoir qui était le commandant du régiment a toujours fait l’objet de débats. Toumba qui l’avait reconnu devant le pool de l’instruction en présence de ses avocats, l’a réfuté devant le tribunal criminel malgré l’acte d’affectation de 26 officiers qu’il a signé en cette qualité pour affecter ses éléments sans consulter le chef d’état-major au régiment de la sécurité présidentielle.

Le chef d’état-major a affirmé avoir appris à travers ses services de renseignement et les murmures dans les garnisons, que Toumba assumait dans les faits les fonctions de commandant de régiment et que Marcel Guilavogui était son adjoint. Et mieux, il a également été acquis aux débats, que c’est bien le commandant Toumba et Marcel qui ont été au stade pour perpétrer ces crimes qu’ils sont en train de réfuter aujourd’hui.

Général Sano, ex chef d’Etat major général des armées à la barre

Donc, on peut s’en doute admettre que ce sont des témoignages en faveur du capitaine Moussa Dadis Camara sans avoir à oublier que nous avons à faire avec témoins du ministère public. Si le ministre public veut vraiment être sérieux dans cette procédure, il doit déjà commencer à rédiger ses réquisitions à décharges en faveur du capitaine Moussa Dadis Camara », a déclaré ce membre de pool d’avocats interrogé par un de nos journalistes.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 628 84 13 73

Créé le 18 November 2023 19:40

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